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Universaliser le monde

Le cercle des DRH Européens s’est fondé sur le concept de responsabilité sociale d’entreprise. Un concept qu’il faut élargir aujourd’hui, en particulier en Europe, pour que l’entreprise européenne contribue à universaliser le monde.

Yves Barou, Président du cercle des DRH Européens.

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Universaliser le monde ! Souleymane Bachir Diagne, professeur à l’université Columbia à New York

Universaliser le monde

 

D’emblée nous nous sommes définis comme européens pour promouvoir la force inclusive de ce modèle et chercher ainsi, systématiquement, une voie européenne, aux problèmes rencontrés tout en gardant bien sûr les yeux ouverts sur les autres modèles, dans un monde qui s’universalise.

Cinq tendances poussent en effet à l’universalisation du monde.
1 Le monde économique est de plus en plus mondialisé avec des chaines de valeur complexes et donc des interdépendances accrues.
2 En termes d’information et de communication le monde est aussi de plus en plus globalisé même si des barrières sont mises dans certains pays.
3 Partout la question des discriminations et des inégalités est posée partout mais en des termes souvent différents comme si le social résistait à la globalisation.
4 Aujourd’hui, nous sommes tous confrontés au même défi, à une question existentielle commune, le réchauffement, le dérèglement climatique. Un défi pour lequel, pour la première fois, nous sommes tous dans le même bateau
5 Enfin le métissage et le brassage des populations et des cultures s’accroit chaque jour

L’histoire de l’humanité tend ainsi, inexorablement
vers l’universel.

Mais cela engendre des forces de rappel, des incompréhensions, des frottements qui sont aujourd’hui très visibles au risque même de masquer la tendance de fond.
Alors même que beaucoup d’idées convergent, les différences non résolues sont encore plus visibles et peuvent choquer.
Les mouvements nationalistes dans leurs versions politiques ou militaires mais aussi idéologiques se font entendre comme un refus de cette évolution, comme une longue plainte face à cette lame de fond qui, il est vrai, fait au passage quelques dégâts humains.

Face à des cultures variées, et c’est cela qui fait la richesse du monde, à des aspirations qui peuvent paraître différentes, faut-il alors baisser les bras et décréter que toutes les idées se valent ?
Faut-il alors abandonner l’idée d’universel, de droits humains universels, et se résigner au relativisme culturel. Admettre que ce qui est scandaleux ici soit acceptable là ?
Je ne le crois pas. Je crois au contraire que le relativisme culturel est une attitude paresseuse.
Je crois qu’il nous faut au contraire travailler à universaliser le monde car cela n’est pas un fait acquis, mais une action ; à universaliser en tenant compte des apports de chacun, en s’appuyant sur la diversité des cultures autour d’un axe, celui des droits humains.
Et cela est d’autant plus vrai pour nous européens qui sommes accusés d’avoir imposé notre propre conception de l’universel, notre universalisme des lumières.
Il nous faut ainsi élargir la responsabilité de l’entreprise sans la limiter aux habituels critères ESG. L’entreprise a aussi la vocation de promouvoir dans le monde les principes démocratiques.
Elle peut et doit « embarquer » les sujets sociétaux. Elle peut et doit incarner les droits humains dans un moment où les États n’ont plus toujours cette crédibilité.
Beaucoup de citoyens, de salariés, en Afrique, en Amérique latine ou en Asie, attendent de l’entreprise européenne qu’elle soit ainsi exemplaire et que cette exemplarité soit contagieuse. A condition d’éviter toutes les attitudes désinvoltes voire arrogantes,  l’entreprise européenne, avec des inégalités raisonnables, un management respectueux, un sens de l’humain, une attention au vivre ensemble et un dialogue social honnête, peut être un moteur de cette universalisation.

Le modèle social européen

Ce livre pose les jalons d’un modèle émergent qui se dessine à grands pas, accéléré par la crise, le modèle social européen.
En effet, si les politiques sociales des différents pays européens semblent fort éloignées les unes des autres, elles n’en recèlent pas moins les signes d’une convergence puissante, qui élaborent lentement un modèle social novateur, original et efficace. La crise a mis à jour dans nos rapports sociaux des pépites qu’il est urgent de pointer et valoriser, pour en faire des atouts certains dans la globalisation ; les peuples ont soif de compréhension, et le monde regarde l’Europe et son histoire : il est temps de proposer aux européens le cadre de leur travail de demain !

Patrimoine humain de l’entreprise et compétitivité

La valeur d’une entreprise n’est pas seulement constituée par ses actifs financiers ou matériels, mais aussi par son patrimoine humain. Mais comment rendre compte de l’humain dans sa complexité ? Le patrimoine humain qu’il faut constituer, développer et transmettre, se veut à la fois plus large, plus collectif et plus dynamique que le seul capital humain parfois trop calqué sur l’approche financière. Accroître son patrimoine humain, ce pourrait être l’ambition de l’entreprise du XXIe siècle. Et pour cela, il faut le mesurer, en rendre compte et revisiter à cette aune toutes les politiques de ressources humaines ; et en particulier la formation qui doit alors être considérée comme un véritable investissement. L’oubli du patrimoine humain, dans les choix de l’entreprise ou les politiques de compétitivité, conduit toujours à des impasses. C’est, dans les débats sur la compétitivité, le chaînon manquant ! Prendre la mesure des enjeux du patrimoine humain est l’objet de cette recherche collective initiée par le Cercle des DRH européens avec des acteurs du social européen, dirigeants ou syndicalistes, et basée sur les pratiques des entreprises tout en adoptant une approche pluridisciplinaire à la fois philosophique, artistique et économique. Le patrimoine humain nous fournit une boussole en ces temps de crise, et un projet pour une Europe qui a oublié que c’est sur lui qu’elle a construit sa richesse.

2039 L’humain en question ?

 

Une perspective à vingt ans pour oser penser les ruptures.

Un ouvrage collectif pour mettre nos sens en alerte et proposer une vigilance particulière sur le point clé qui déterminera notre avenir, la place de l’humain dans l’entreprise.

Un essai de social fiction pour tenter d’imaginer le monde du travail en 2039 dans une perspective européenne.

Un livre pluriel avec des nouvelles pour ouvrir le champ du possible, les perspectives économiques de Daniel Cohen, un point de vue africain avec Lionel Zinsou, un détour par la peinture avec Christian Monjou , une prise en compte de l’intelligence artificielle avec Marko Ermann, des témoignages de DRH de grands groupes européens.

Une démarche optimiste pour reprendre espoir dans l’avenir.

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